Reconstruire le paysage
Aménagement photographique
​
Dans ce projet d'exposition, j’explore le paysage en tant que genre artistique et objet culturel tout en mettant l’emphase sur les rapports de dualité entre l’espace naturel et l’espace construit. Je voue une attention particulière à la spatialisation de la photographie ainsi qu’à la mise en relation d’éléments qui se rattachent d’une part, à la nature, et d’autre part, à la culture. Je cherche à habiter et activer l’espace d’exposition, à créer un environnement qui invite à l’exploration et à la déambulation, tant celle du corps que du regard. Cet aménagement photographique, ayant occupé différemment l'espace de quelques salles d'exposition depuis 2023, se présente comme une mise en scène de fragments et de parcelles de nature pour évoquer le geste de celui ou celle qui collectionne les traces et mémoires de lieux parcourus et chéris. Les photographies sont considérées tant comme des images que des objets ; elles se prolongent dans l'espace au travers des plages de peinture, proposant ainsi des rencontres entre l'espace pictural, l'espace photographique et l'espace du lieu.
Parallèlement à ma pratique, je réfléchis au fait que le paysage soit une construction de notre regard, qu’il soit un objet culturel inventé (un concept) et qu’il se détache de la nature, qui elle, est bien plus qu’une image. À elle-même, la nature ne se nomme pas paysage… Étant sensible aux relations entre image, architecture et espace, j’accorde une attention particulière au potentiel poétique de mes compositions, dans lesquelles se côtoient les concepts du dedans et du dehors, du naturel et du domestique, du tel quel et du construit. Finalement, tout en faisant écho au phénomène d’objectification du monde naturel, ma pratique en fait également un éloge puis propose de nouvelles manières d’aborder le paysage en tant que genre artistique.
​
​
« C’est le rectangle de la fenêtre qui transforme le dehors en paysage.»
- Stoichta, V., (1999). L’instauration du tableau, Genève.
​
« Le paysage nous parle de notre regard, de nos valeurs, et non du monde extérieur à proprement dit. »
- Besse J.-M., (2009). Le goût du monde: exercices de paysage (Ser. Collection paysage). Actes Sud.
​
​
​


Atelier Silex, 2023





Centre Culturel Georges-Vanier, 2024
Horizons
Installation sculpturale et photographique, Parc Antoine-Gauthier, mai à septembre 2024 (Parcours d'art public Créations inattendues - Culture 3R).
​
Horizons est une installation sculpturale in situ, inspirée du désir d’amplifier l’expérience fascinante et inépuisable de la rive et du littoral. L’œuvre se propose comme un aménagement qui joue sur notre perception tout en nous invitant à redécouvrir ce lieu de rencontre entre terre et eau. Cette création a été inspirée par l'idée générale du belvédère et par le fait que tous les bancs du parcs soient naturellement dirigés vers l'eau. Faisant à la fois office de mobilier public et d'espace artistique, Horizons est composée d'un banc qui fait face à une paroi murale dans laquelle une fenêtre a été pensée de sorte à ne cadrer qu'une portion très pittoresque du lieu. Ce fragment ainsi cadré devient donc une image en constant mouvement. Cela suggère qu'il ne suffise que de cadrer le paysage pour en faire ce qu'on appelle un tableau. Quant à eux, les prismes rectangulaires qui entourent l'aménagement comportent des façades photo et des façades en miroir, créant un jeu entre le réel présent et le réel passé.
​​
« Pas de paysage sans fenêtre. La fenêtre est le lieu du paysage. »
- Gérard Wajcman
.
​
.
​
​
​





Vider les lieux
Travaux en cours, Atelier Silex, 2019
Installation sculpturale et photographique in situ
Bois et impression numérique sur vinyle
​
« Où se termine la panoplie des objets que je dois ôter pour réaliser le vide ? »
- Gaston Bachelard ​
Le vide est puisqu'il il est contenu par des frontières, des parois, des masses, des présences. J'ai conçu cette installation en mettant en valeur les murs, les coins, les contours, les arêtes. En considérant l'espace représenté par les images photographique et par la mise en espace de ces dernières ; par des effets d'écho, de duplication et de déformation, Vider les lieux vise à mettre l'accent sur ces parois qui encadrent le vide, et qui nous permettent de sentir l'espace. Il s'agit en quelque sorte d'une proposition qui cherche à faire du contenant le contenu actif, qui questionne la conception de l'objet, de l'espace et du vide.
​
​


crédit photos : Étienne Boisvert



Appropriation spatiale
Projet de fin d'études, 2018
Exposé dans le cadre du colloque international et de l'exposition «Temporalités esthétiques et artistiques », Galerie R3, Trois-Rivières.
installation sculpturale et photographique
Bois, métal, impression numérique et plexiglass
​
Les questions relatives au concept d'habiter, de la culture matérielle lié à l'habitat moderne et du désir de conquête associé à la culture occidentale, sont à la base du processus de réflexion ayant mené à ce corpus de sculptures murales. Appropriation spatiale, propose des objets-images métaphores. Il s'agit d'une construction-paysage, inspirée d'une critique de ce besoin ultime et pernicieux qu'a l'homme de posséder et de s'approprier, sans limite, l'espace qui l'entoure. L'image du ciel est ici intégrée à des structures potentiellement habitables dans le but d'évoquer que cet espace immense et intangible pourrait être objectifié et donc transformé en un bien que l'on peut posséder.
​
​




Les architectures imaginaires
2017
​
installation sculpturale et photographique
Bois, métal, impression numérique sur papier rétro-éclairant.
​


Platonic session
ou Ainsi, l'intimité se vide
Tableau vivant et installation, 2019
Dans le cadre de l'exposition collective Volupté, A Loving Soap, à l'Atelier Silex.
Artistes commissaires et exposants : Andrée-Anne Cartier, Lucas Blais-Gamache, Olivier Ricard, Luc Hébert, Romane Dumas-Kemp
​
L'installation prenait place dans une salle obscure habitée par les installations vidéos de deux autres artistes (Olivier Ricard, Lucas Blais-Gamache) et d'une trame sonore perturbante ; résultat d'un effet de distorsion obtenu par le ralentissement extrême de la chanson d'amour emblématique de l'artiste Céline Dion Pour que tu m'aimes encore. Ce tableau vivant, d'une durée de 45 minutes, se compose de gestes lents et répétitifs. Il évoque à la fois la puissance relationnelle puis des émotions telles que l'acharnement, l'apathie et la stagnation. L'installation exposée résulte des restes de la performance.
​
​
