top of page
bilp3.jpg

Chicots et autres débris ligneux

Installation réalisée lors de ma résidence à la Biennale internationale du lin de Portneuf sous la thématique 𝑫𝒆̀𝒔 𝒍'𝒂𝒖𝒃𝒆, juin 2025 / cyanotypes photographiques, dessins, papiers de lin faits min, tissage, toile de lin, bois, brindilles et écorce (Moulin de la Chevrotière, du 15 juin au 5 octobre 2025)

Inspirée par l’état des forêts à l’orée du printemps, dans lesquelles chicots et autres formes d’arbres morts composent le paysage, je propose une installation évoquant le chaos et la reconstruction. Ce qui meurt et s'éteint laisse ses traces, qui nourrissent ce qui suit. Cet état de transformation cyclique et naturelle de la matière m'évoquait à la fois mon état mental en plus de celui de l'atelier à certains stades de la création. Dans cette œuvre, j'associe l’idée de la fin du cycle à la notion de renouveau, en m’intéressant au caractère essentiel des chicots dans la régénérescence des forêts et de la biodiversité. Travaillant avec une palette monochrome, l’ensemble évoque l’ambiance unique de l’heure bleue : ce moment propre à l’aube et au crépuscule, au commencement tout comme à la finalité.

Avec cette installation, j'ai souhaité créer un environnement qui stimule chez le public l’état qui m’habitait lorsque j'ai marché en nature dès le début du printemps 2025: un équilibre entre flânerie et observation attentive, une curiosité nouvelle pour tout ce qui peut sembler anodin au quotidien ; une soif de renouveau. L’œuvre devient un espace dans lequel nous pouvons déambuler, circuler et poser notre regard curieux sur différents éléments qui présentent des correspondances sur le plan de la forme, de la composition ou de leur état. Petites brindilles de photographies déchiquetées côtoyant branches d’arbres en décomposition, cyanotypes évoquant la profondeur de l’heure bleue, dessins légers aux crayons de bois rappelant la lumière qui transperce la cime pour éclairer le sous-bois; une installation poétique qui nous ramène à cet espace d’émergence et de transformation qu’est l’atelier de l'artiste.

BE1A9492_DBaribault (1) copie.jpg

« Au Québec, les arbres morts, qu’ils soient debout (chicots) ou au sol (débris ligneux) sont utilisés par quelque 63 espèces d’oiseaux, 17 espèces de mammifères, 8 espèces d’amphibiens et 6 espèces de reptiles. » Bien qu’un chicot soit le résultat de la mortalité d’un arbre, on peut dire qu’un arbre mort, d’un point de vue faunique, est bien plus vivant qu’un arbre en vie.

 

Source : Lang Y, Perreault G, et C. Dion. 2015. Conservation des chicots et des arbres sénescents pour la faune - Les chicots, plus de vie qu’il n’y paraît. Regroupement QuébecOiseaux, Montréal, page 2.

bilp4.jpg
bilp1.jpg
bilp2.jpg
BE1A1810_DBaribault copie.jpg
BE1A9320_DBaribault copie 2.jpg

Moulin de la Chevrotière de Deschambault, Biennale internationale du lin de Portneuf, 2025. Crédits photos : Denis Baribault

Reconstruire le paysage

       Aménagement photographique

Dans ce projet d'exposition, j’explore le paysage en tant que genre artistique et objet culturel tout en mettant l’emphase sur les rapports de dualité entre l’espace naturel et l’espace construit. Je voue une attention particulière à la spatialisation de la photographie ainsi qu’à la mise en relation d’éléments qui se rattachent d’une part, à la nature, et d’autre part, à la culture. Je cherche à habiter et activer l’espace d’exposition, à créer un environnement qui invite à l’exploration et à la déambulation, tant celle du corps que du regard. Cet aménagement photographique, ayant occupé différemment l'espace de quelques salles d'exposition depuis 2023, se présente comme une mise en scène de fragments et de parcelles de nature pour évoquer le geste de celui ou celle qui collectionne les traces et mémoires de lieux parcourus et chéris. Les photographies sont considérées tant comme des images que des objets ; elles se prolongent dans l'espace au travers des plages de peinture, proposant ainsi des rencontres entre l'espace pictural, l'espace photographique et l'espace du lieu.
 

Parallèlement à ma pratique, je réfléchis au fait que le paysage soit une construction de notre regard, qu’il soit un objet culturel inventé (un concept) et qu’il se détache de la nature, qui elle, est bien plus qu’une image. À elle-même, la nature ne se nomme pas paysage… Étant sensible aux relations entre image, architecture et espace, j’accorde une attention particulière au potentiel poétique de mes compositions, dans lesquelles se côtoient les concepts du dedans et du dehors, du naturel et du domestique, du tel quel et du construit. Finalement, tout en faisant écho au phénomène d’objectification du monde naturel, ma pratique en fait également un éloge puis propose de nouvelles manières d’aborder le paysage en tant que genre artistique.

« C’est le rectangle de la fenêtre qui transforme le dehors en paysage

- Stoichta, V., (1999). L’instauration du tableau, Genève.

« Le paysage nous parle de notre regard, de nos valeurs, et non du monde extérieur à proprement dit. »

- Besse J.-M., (2009). Le goût du monde: exercices de paysage (Ser. Collection paysage). Actes Sud.

Atelier Silex, 2023
© 17 Reconstruire le paysage  Romane Dumas-Kemp 2024.jpg
13 Reconstruire le paysage Romane Dumas Kemp.jpg
7 Reconstruire le paysage Romane Dumas Kemp.jpg
Centre Culturel Georges-Vanier, 2024

Horizons 

Installation sculpturale et photographique, Parc Antoine-Gauthier, mai à septembre 2024 (Parcours d'art public Créations inattendues - Culture 3R).

Horizons est une installation sculpturale in situ, inspirée du désir d’amplifier l’expérience fascinante et inépuisable de la rive et du littoral. L’œuvre se propose comme un aménagement qui joue sur notre perception tout en nous invitant à redécouvrir ce lieu de rencontre entre terre et eau. Cette création a été inspirée par l'idée générale du belvédère et par le fait que tous les bancs du parcs soient naturellement dirigés vers l'eau.  Faisant à la fois office de mobilier public et d'espace artistique, Horizons est composée d'un banc qui fait face à une paroi murale dans laquelle une fenêtre a été pensée de sorte à ne cadrer qu'une portion très pittoresque du lieu. Ce fragment ainsi cadré devient donc une image en constant mouvement. Cela suggère qu'il ne suffise que de cadrer le paysage pour en faire ce qu'on appelle un tableau. Quant à eux, les prismes rectangulaires qui entourent l'aménagement comportent des façades photo et des façades en miroir, créant un jeu entre le réel présent et le réel passé. 

« Pas de paysage sans fenêtre. La fenêtre est le lieu du paysage. »

- Gérard Wajcman

.

.

© Horizons Romane Dumas Kemp 2024 credit photo Eric Massicotte.jpg
C3R-CI-Dumas-Kemp-3468-Web-2400px.jpg
© Horizons Romane Dumas Kemp Photo de lartiste.jpg
Horizons Romane Dumas Kemp 6.jpg
Vider les lieux

Vider les lieux

Travaux en cours, Atelier Silex, 2019

 

Installation sculpturale et photographique in situ

Bois et impression numérique sur vinyle

« Où se termine la panoplie des objets que je dois ôter pour réaliser le vide ? »

- Gaston Bachelard ​

 

Le vide est puisqu'il il est contenu par des frontières, des parois, des masses, des présences. J'ai conçu cette installation en mettant en valeur les murs, les coins, les contours, les arêtes. En considérant l'espace représenté par les images photographique et par la mise en espace de ces dernières ; par des effets d'écho, de duplication et de déformation, Vider les lieux vise à mettre l'accent sur ces parois qui encadrent le vide, et qui nous permettent de sentir l'espace. Il s'agit en quelque sorte d'une proposition qui cherche à faire du contenant le contenu actif, qui questionne la conception de l'objet, de l'espace et du vide.

Vider les lieux
Vider les lieux

crédit photos : Étienne Boisvert

Appropriation spatiale

Projet de fin d'études, 2018

Exposé dans le cadre du colloque international et de l'exposition «Temporalités esthétiques et artistiques », Galerie R3, Trois-Rivières.

installation sculpturale et photographique

Bois, métal, impression numérique et plexiglass

Les questions relatives au concept d'habiter, de la culture matérielle lié à l'habitat moderne et du désir de conquête associé à la culture occidentale,  sont à la base du processus de réflexion ayant mené à ce corpus de sculptures murales. Appropriation spatiale, propose des objets-images métaphores. Il s'agit d'une construction-paysage, inspirée d'une critique de ce besoin ultime et pernicieux qu'a l'homme de posséder et de s'approprier, sans limite, l'espace qui l'entoure. L'image du ciel est ici intégrée à des structures potentiellement habitables dans le but d'évoquer que cet espace immense et intangible pourrait être objectifié et donc transformé en un bien que l'on peut posséder. 

 

Les architectures imaginaires

2017

installation sculpturale et photographique

Bois, métal, impression numérique sur papier rétro-éclairant.

Platonic session

ou Ainsi, l'intimité se vide

Tableau vivant et installation, 2019

 

Dans le cadre de l'exposition collective Volupté, A Loving Soap, à l'Atelier Silex.

Artistes commissaires et exposants : Andrée-Anne Cartier, Lucas Blais-Gamache, Olivier Ricard, Luc Hébert, Romane Dumas-Kemp

L'installation prenait place dans une salle obscure habitée par les installations vidéos de deux autres artistes (Olivier Ricard, Lucas Blais-Gamache) et d'une trame sonore perturbante ; résultat d'un effet de distorsion obtenu par le ralentissement extrême de la chanson d'amour emblématique de l'artiste Céline Dion Pour que tu m'aimes encore. Ce tableau vivant, d'une durée de 45 minutes, se compose de gestes lents et répétitifs. Il évoque à la fois la puissance relationnelle puis des émotions telles que l'acharnement, l'apathie et la stagnation. L'installation exposée résulte des restes de la performance. 

bottom of page